Les habitants de certains quartiers de la ville de Yaoundé n’entendent plus raisonner le klaxon de la benne de la Société d’hygiène et de salubrité du Cameroun (Hysacam) que très rarement. D’autres ne l’entendent plus du tout depuis quelques mois. Conséquence, les ordures ménagères débordent dans les foyers.
Afin d’assainir l’environnement, certains jeunes ont fait du ramassage des ordures ménagères leur gagne-pain. Patrick Kenfack est élève en classe de 1ère A4 allemand au Lycée de NgoaEkelle. Au quartier Obili où il vit, il a ciblé 5 domiciles où il ramasse chaque samedi des ordures ménagères.
« Lorsque j’ai proposé mes services pour le ramassage des ordures à certains de mes voisins, ils n’ont pas hésité parce qu’ils étaient dans le besoin. Ainsi, par maison où je passe le samedi, on me donne 1000 FCFA ou 1500 FCFA selon l’humeur du chef de famille puisque étant enfant du quartier. J’ai demandé qu’on me donne ce qu’on peut parce que c’est aussi une manière pour moi d’aider mon entourage », explique Patrick Kenfack qui exerce l’activité depuis deux mois.
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Ce dernier pour mener à bien son travail s’est doté d’une brouette pour le transport des ordures, d’une paire de gang pour éviter le contact avec toutes sortes de bactéries et d’un cache-nez pour éviter les odeurs nauséabondes.
Dans la même veine, Roland Ondoua, un jeune non scolarisé à également fait du ramassage des ordures au quartier Acacia son activité. A la différence de Patrick Kenfack, il a ciblé des domiciles où il est payé par mois.
« Les parents à qui j’ai proposé mes services ont dit que c’était lourd pour eux de me payer par semaine. Certains ont décidé de me donner 3000 par mois, d’autres 5000 FCFA et même 2000 FCFA. Après chaque deux jours, je sillonne les domiciles avec lesquels je travaille pour vider les poubelles. A la fin du mois, je me retrouve souvent avec plus de 30 000 FCFA puisque je suis sollicité par d’autres personnes de temps en temps», précise Roland Ondoa.
Pour ne citer que ces quelques exemples, le ramassage des ordures ménagères moyennant une somme d’argent par des jeunes se développe de plus en plus dans la quasi-totalité des quartiers de la cité capitale. « Les ordures que nous ramassons dans les quartiers sont reversées dans les bacs à ordures d’Hysacam qui se trouvent dans certains coins de la ville. Les ordures que je ramasse par exemple à Obili sont reversées dans le bac qui se trouve au niveau du quartier Bonamoussadi », explique Patrick Kenfack.
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Il faut dire que cette initiative des jeunes est saluée par de nombreuses personnes surtout dans un contexte où l’on ne sait pas quand est-ce que l’activité d’Hysacam tournera à plein régime. « Sans l’implication de ces jeunes, nos maisons seraient devenues des poubelles. Le travail qu’ils font est à saluer en attendant que la société Hysacam reprenne normalement son travail », affirme Justin Tchegnebe, un habitant du quartier Obili.